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dont extraits : Douaumont Avril 1916
Une attaque partielle destinée à redresser notre ligne en
nous emparant du saillant de la « Maison des mitrailleuses » est
décidée pour le 21. L'ennemi ne nous laisse pas le temps de la
monter. Dès le 19, il bombarde le secteur du Bataillon par un
tir de torpilles qui dure de midi à 20 heures. Le 20 avril, il
recommence, augmente l'intensité du tir qu'il allonge
brusquement à 18h 15 en même temps que son infanterie se porte à
l'attaque de nos lignes. Deux régiments y participent. L'effort
principal se porte sur la 4e compagnie qui, soumise pendant
toute l'après-midi au bombardement, n'ayant que des abris
précaires, a déjà perdu une notable partie de son effectif. Les
survivants, submergés, ne peuvent résister longtemps à la
poussée violente de l'adversaire; à leur tête, le capitaine
BONNEF est tué, l'adjudant-chef DASSONVILLE blessé. L'ennemi
pénètre dans la tranchée. La droite de la 5e compagnie,
violemment attaquée, subit aussi de grosses pertes.
Le sous-lieutenant LARDE et l'adjudant-chef MINET tombent
mortellement frappés. Le sous-lieutenant PANZANI, une canne à,
la main, bondit sur le parapet : « A moi, les vrais chasseurs !
» Il est blessé, mais l'avance est limitée en ce point. Du
reste, à notre gauche, les vagues allemandes sont venues buter
sur les réseaux du fort. Contenues de front par la section du
sous-lieutenant CHEVALLIER, prises d'enfilade par une section de
mitrailleuses du 9e, elles sont clouées au sol: seuls quelques
isolés essaient encore de progresser. La résistance se
cristallise autour de l'abri pour infanterie qui sert de réduit
à la compagnie de gauche. C'est un combat ardent qui se livre
dans ce coin, à la grenade, au fusil, à la mitrailleuse. Le
chasseur PERREAU, cuisinier des officiers, a bondi en bras de
chemise dès le début de l'action; il ne tarde pas à revenir
blessé.
A son capitaine qui s'informe : « Ça ne fait rien, j'ai fait un
joli carton. » Des barrages sont établis sur les tranchées et
boyaux; l'adversaire épuisé n'essaie du reste pas de les forcer.
A la droite, la 3e compagnie, assaillie par de
l'infanterie précédée de lance-flammes, a dû abandonner
momentanément un élément de tranchée, malgré les efforts de
l'héroïque sous-lieutenant RICHE, qui est mortellement frappé.
Enveloppés dans la carrière qui sert d'abri
à la section de réserve de
la compagnie, les chasseurs se dégagent avec peine. Le
lieutenant SADON, commandant la compagnie, est tué. Plusieurs
gradés et chasseurs tombent autour de lui. Mais la tranchée est
reprise et l'ennemi ne fait plus aucun effort de ce côté. Il a
du reste été fort mal reçu par la section de l'adjudant OSZWALD
au barrage du boyau et par la section du sous-lieutenant COLIN
qui est à la gauche de la compagnie. Monté sur le parapet pour
mieux diriger le feu de sa troupe, le jeune et ardent officier
tombe atteint d'une balle.
L'attaque ennemie est bloquée à 19 heures. Des renforts
qui viennent d'arriver permettent la contre-attaque au petit
jour.
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