Saint Etienne
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MERLE Jean


Ses origines



Jean MERLE est né le 18/08/1889 à Saint Etienne sur Chalaronne au hameau de Montpopier.
Son père Philibert avait 37 ans et était cultivateur.
Sa mère Marie née RAVOUX avait 34 ans.
 

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Jean MERLE mesurait 1.76 m; il avait les cheveux châtain et les yeux bleu.
Au niveau instruction générale il est classé 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre



Recensement Saint Etienne 1896 - hameau de Montpopier -
 

Philibert Jean Joseph MERLE (absent sur relevé) né le 17/01/1882.

Joseph MERLE né le 29/11/1884; il a fait la guerre dans l'artillerie; il se marie à Chatillon sur Chalaronne le 19/04/1922 avec Jeanne Marie GUICHARD; il décède à Bourg en Bresse le 19/07/1969.
Marie MERLE née le 15/09/1890; elle se marie à Saint Etienne le 8/09/1925 avec Joseph ?; elle décède à Villeneuve le 22/02/1978.

Au moment du conseil de révision il exerçait le métier de cultivateur.
Il est incorporé au 9e régiment d'artillerie à pied de Belfort à compter du 5/10/1910.
Il est classé "service auxiliaire" pour musculature insuffisante.
Il est libéré le 25/09/1912.
Il revient à Saint Etienne sur Chalaronne.


Liste électorale 1914 Saint Etienne sur Chalaronne.
 

La guerre

Il est classé service armé par la commission de réforme de bourg du 21/10/1914.
Il est incorporé au 44e RI le 21/10/1914.
Il passe au 60e RI le 4/02/1915 et au 101e RI le 27/03/1915.

Il disparait le 25/09/1915 à Mont de Moronvilliers dans la Marne.
Il a été présumé prisonnier.
Son décès sera fixé au 25/09/1915 par le tribunal de Trévoux le 21/06/1920.

101e régiment d'infanterie
dont extraits :
Du 8 au 24 septembre, le régiment se prépare à l'attaque qui semble, tous les jours, imminente. Les travaux d'aménagement du secteur sont exécutés devant la cote 180, tandis que les bataillons alternent avec ceux du 124e d'infanterie pour l'occupation de ces tranchées qui serviront de point de départ à la brigade pour l'assaut du 25. On approfondit les places d'armes, on renforce les défenses accessoires ; les hommes fournissent de nombreuses corvées pour le transport du matériel et des munitions. D'autre part, l'ennemi est inquiet, les bombardements deviennent plus fréquents ; nos arrières reçoivent de nombreux obus ; le quartier National et les baraquements du camp de Châlons sont particulièrement visés. Dès le 23 septembre, le lieutenant-colonel DESTIVAL, commandant le régiment, vient s'installer au poste de commandement qu'il doit occuper le jour de l'attaque, non loin de la parallèle destinée à la deuxième vague d'assaut. La mission de la 124e division est particulièrement pénible. Il s'agit d'enlever le mouvement de terrain boisé de la cote 180, situé à l'ouest d'Auberive et au sud du Mont-Sans-Nom.
Nos organisations sont dominées par les ouvrages allemands, dont on aperçoit les avancées à 100 mètres de la lisière des bois. Ces premières lignes ont un glacis remarquable devant elles, obstrué de défenses accessoires très denses, et certainement battu par les mitrailleuses. Le terrain est donc facile à défendre, l'assaillant doit redouter toutes les surprises que les bois peuvent dissimuler.


Le régiment doit attaquer à l'est de la « Pointe de Cœur » les organisations allemandes de l'« Allée de Château » situées au sud de la cote 180. Nos parallèles de départ ont été poussées à 250 mètres environ de la première ligne allemande. Le terrain à parcourir est uni, mais à 30 mètres des tranchées ennemies, le réseau des fils de fer est très dense et a une largeur moyenne d'une dizaine de mètres. Des organes de flanquement sont invisibles et doivent abriter les mitrailleuses qu'il s'agit d'anéantir avant l'attaque. C'est donc une bonne préparation d'artillerie qui nous donnera le succès, et le colonel DESTIVAL fait tous ses efforts pour l'obtenir.
Le 24 septembre au soir, aucune brèche n'était pratiquée dans les défenses accessoires, et le lieutenant-colonel en rend compte au général commandant la 247e brigade. Cependant, la situation du régiment est la suivante : Un bataillon (3e) dans le secteur. Un bataillon (2e) à Mourmelon-le-Petit. Un bataillon (1er) au quartier National, avec la compagnie de mitrailleuses. A 0 h.20, le 25 septembre, les bataillons et la compagnie de mitrailleuses reçoivent l'ordre de venir occuper les emplacements prévus pour l'attaque. A 5 h.30, les unités du régiment sont placées. Les deux premiers bataillons attaquent l'un derrière l'autre, le troisième est en réserve. Le dispositif est le suivant :
 - 1er bataillon (commandant VALET) ; parallèle de départ : 3e compagnie, 1re compagnie, 1 section de mitrailleuses ; place d'armes 2e vague : 4e et 2e compagnies.
 - 2e bataillon (commandant NICOLAS) ; place d'armes 3e vague : 8e et 5e compagnie, 1 section de mitrailleuses, 1 section de pionniers ; place d'armes 4e vague : 6e et 7e compagnies. 3e bataillon (commandant CALTÉ), à la disposition du général commandant la 124e division dans le boyau « Bayard ». En vue de créer des passages dans les défenses accessoires ennemies non détruites, deux patrouilles sont envoyées à 4 heures avec une section de génie pour pratiquer des brèches.
A 5 heures, trois brèches sont faites : l'une de dix mètres, l'autre de huit, une troisième de deux mètres seulement. Ce sont les seuls passages que les assaillants auront à leur disposition quatre heures plus tard ! L'artillerie continue cependant sa préparation sur les tranchées et dans le jour naissant, gris et brumeux, l'on aperçoit les gerbes de terre soulevées par nos projectiles de gros calibres.
L'heure H est fixée à 9 h.15. A l'heure précise, notre première vague bondit ; l'élan est magnifique. Pour la première fois, notre infanterie porte un casque ; alignés comme à la parade, la baïonnette haute, nos « poilus » se détachent en fines silhouettes sur le gris du paysage. Les carrés d'étoffe blanche que le commandement a fait coudre sur le dos des capotes jalonnent leur ligne qui s'avance rapidement. Les 2e et 3e vagues, sortent à leur tour pour gagner la première tranchée ennemie. Mais tandis que, sur la gauche, les 3e et 4e compagnies peuvent facilement traverser les réseaux par la grande brèche de dix mètres, à droite, au contraire, les 1re et 2e sont arrêtées et perdent un temps précieux pour s'orienter enfin vers la brèche de deux mètres faite par le génie. Ce temps d'arrêt permet à l'ennemi de revenir de sa surprise ; certes, une grande partie du 1er bataillon est maintenant dans les lignes adverses et va parvenir ainsi, sous bois, jusqu’à la troisième ligne allemande, mais les mitrailleuses ne sont pas toutes anéanties, leurs servants ouvrent le feu sur nos parallèles de départ. Les régiments de droite et de gauche, le 53e et le 124e d'infanterie se sont heurtés, de même, aux défenses accessoires et n’ont pu les franchir ; les mitrailleuses allemandes de tout le secteur crépitent l'une après l'autre et font des ravages terribles, couchant à terre tout ce qui est debout sur le glacis. Enfin, l'artillerie allemande entre en action, le barrage de petit et de gros calibres s'abat sur nos organisations, tandis que les parallèles de départ sont arrosées d'obus lacrymogènes et suffocants. Très incommodés par ces gaz et fauchés par le tir impitoyable des mitrailleuses, nos hommes hésitent, c’est à ce moment que le lieutenant-colonel DESTIVAL franchit à son tour le parapet et s'élance vers la première ligne pour entraîner le régiment., Son exemple est suivi, mais ceux qui sont ainsi sortis tombent blessés ou suffoqués. Le lieutenant-colonel DESTIVAL, que sa culotte rouge désigne aux coups de l'adversaire, est lui-même atteint d'un éclat d'obus à l'épaule et d'une balle au ventre ; il est mortellement frappé. Jusqu’à 14 heures, étendu dans son P. C., il ne songe qu'à ses hommes et à son régiment ; il refuse de se laisser panser, alléguant que d'autres ont un besoin plus grand des soins du docteur, et à tous moments demande aux officiers qui sont près de lui de le renseigner sur les progrès de l'attaque. Évacué le soir même sur l’hôpital du Camp de Chalons, ce chef héroïque expirait, ayant donné à tous un magnifique exemple de courage, d'énergie et de sacrifice. Cependant, le barrage d'artillerie lourde s'abat toujours sur nos tranchées, tandis que nos troupes sont parvenues à occuper la deuxième ligne allemande, poussant des éléments même jusqu'à la troisième ligne Dans la première, sur un front d'environ 150 mètres, quelques hommes et une section de mitrailleuses se sont installés, ouvrant le feu sur les groupes ennemis qui apparaissent dans les organisations allemandes. La section de mitrailleuses interdit aux Allemands le terrain découvert situé entre leur première et deuxième lignes.
Dans nos places d'armes, sous le bombardement, les officiers groupent leurs unités. Les chefs de bataillon VALET et NICOLAS ont été blessés au moment ou ils partaient à l'attaque ; le commandant CALTÉ du bataillon, prend le commandement du régiment. Le 3e bataillon, mis à la disposition du général de brigade, vient renforcer les éléments des 1er et 2e bataillons qui n'ont pu atteindre la tranchée ennemie. Jusqu’au soir, il sera impossible de reprendre l’assaut, et nos unités, exposées au feu des mortiers allemands subissent de lourdes pertes. A 20 h.25, la 7e compagnie reçoit l'ordre de se porter au secours des éléments du régiment qi se trouvent dans la première ligne. Ces braves ont envoyé le caporal JANVIER pour exposer leur situation : ils n’ont presque plus de munitions et demandent du renfort ; ils n'ont, d'ailleurs, aucune nouvelle des unités qui ont gagné en profondeur les deuxième et troisième lignes. JANVIER, qui a établi un barrage dans la tranchée allemande et l'a défendue toute la journée, vient demander des grenades et s'offre immédiatement pour guider la 7e compagnie. Mais il est déjà trop tard ; au moment où la première section de la 7e compagnie va sortir de sa parallèle, les Allemands dirigent une violente contre-attaque à la grenade sur la tranchée conquise. Sous cette avalanche de feu, les défenseurs, épuisés par douze heures de lutte, et n'ayant plus de munitions, sont contraints de se replier. Dans cette journée du 25 septembre, le régiment s'est heurté à des défenses accessoires qui ont brisé son élan, mais comme toujours, il fut admirable. Les ennemis, eux-mêmes, ont reconnu l'héroïsme du 1er bataillon, et deux jours après, l'un d'eux, fait prisonnier, parlant des soldats du 101e qui avaient pénétré dans leurs lignes, s'écriait : « Ceux-là sont de purs héros ! »


Cimetière de Saint Etienne
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