Manziat
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RATTON Henri Pierre
REBOUX Claude
RENAUD Joanny Joseph
VAYER Claudius J C
VIVIER André Pierre










 

 

BERRY Jean Claude


Ses origines

Jean Claude BERRY est né le 25/02/1885 à Manziat au hameau des Jacomes.
Son père Claude avait 35 ans et était cultivateur.
Sa mère Julie née BORJON avait 33 ans.

Signalement

Le service des armées ne prenait pas de photos des militaires au moment du service militaire mais notait une description de chaque homme.
Jean Claude BERRY avait les cheveux blond et les yeux gris.
Au niveau instruction générale il est classé 1 2 3 : sait lire écrire et compter.
 

Sa vie avant la guerre


Recensement Manziat 1896 - Rue vieille - (On peut penser que "Lucien" correspond à Jean Claude).

Liens Geneanet :


Recensement Manziat 1901 - Rue vieille - (On peut penser que "Claudius" correspond à Jean Claude).


Au moment du conseil de révision Jean Claude BERRY exerçait le métier de domestique à Crottet.
Il est ajourné 1 an en 1906 pour périmètre et poids insuffisants.
Il est incorporé au 60e RI le 7/10/1907.
Il est réformé par la commission spéciale de Besançon le 4/08/1908 pour faiblesse générale ( infirmité contractée hors du service).
 


Lise électorale Manziat 1914

Jean Claude BERRY était célibataire.
 

La guerre

Jean Claude BERRY est classé service armé par le conseil de révision de l'Ain le 2/12/1914.
Il est incorporé au 133e RI à compter du 22/02/1915.
Il est tué le 30/07/1916 au bois de Hem (Somme).
Il est inhumé à la Nécropole nationale de Biaches (80 - Somme) tombe : Tombe 901.

Historique du 133e RI

dont extraits page 92 et suivantes : Enfin, le 29 juillet, vers 22 heures, arriva brusquement en première ligne l'ordre d'attaque pour le lendemain, au petit jour. Le jour « J » serait le 30 ; l'heure « H », 5 heures 45. Notre artillerie se taisait et ce silence inaccoutumé étreignait les cœurs. Mais vers minuit, les canons allemands se réveillèrent et commencèrent à battre systématiquement nos positions. C'est sous les obus que se placèrent les unités d'attaque, que se distribuèrent les vivres et les munitions d'assaut. Enfin notre artillerie entama à son tour le branle. A l'éclatement des 105 fusants autour de nous se mêlait le bruissement soyeux de nos 75 qui allaient faire terrer les Saxons.

Le régiment devait attaquer en liaison à droite avec un régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, à gauche avec le 23e. Les limites de la zone d'attaque étaient les suivantes : à gauche, la corne sud ouest du bois de Hem, puis une ligne fictive allant de cette corne au bois des Ouvrages et au point 440 de la deuxième position allemande ; a droite, la route Hem-ferme de Monacu. L'assaut devait être poussé sans arrêt jusqu'à l'objectif final, la tranchée de Hanovre, le long de la route de Maurepas-Cléry.

Quant aux bataillons d'assaut, ce seraient le 2e à droite, le 3e à gauche. Le Ier bataillon qui restait en réserve viendrait tenir, aussitôt l'assaut déclenché, les positions de départ des deux autres bataillons : Ire compagnie derrière le 2e bataillon, 2e compagnie derrière le 3e bataillon. La 3e compagnie demeurerait en réserve de brigade.
L'ennemi, rejeté de sa première position et n'ayant pas terminé l'arrangement de la deuxième sur la crête Maurepas-Cléry, s'était accroché désespérément aux bois, carrières, chemins creux, anciens abris d'artillerie qui se trouvaient entre ces deux positions ; il n'y avait pas de ligne continue et nette ; de là pour notre artillerie d'ailleurs très puissante, de grosses difficultés. On ne savait pas exactement ce qu'il fallait battre et l'on faisait du tir sur zone assez imprécis.

A 5 heures 45, l'attaque se déclencha sur tout le front franco-britannique au nord de la Somme, sur un terrain coupé de bois, de chemins creux et de carrières, propice dès lors à la défense. Nos soldats se jetèrent en avant sous les rafales de 75 qui miaulaient au-dessus des têtes. Le barrage de l'artillerie ennemie vint s'écraser derrière eux. Mais un épais brouillard empêcha les sections d'auto-canons et d'automitrailleuses d'assurer la progression, en aveuglant les résistances ennemies qui se dévoileraient.

A gauche, le 3e bataillon (capitaine Piébourg), collant aux obus, entra dans le bois de Hem, s'empara de la Carrière en pipe, atteignit le Tortillard et la station de Hem. L'arrêt d'abord prévu sur la voie ferrée avait été expressément interdit par le dernier ordre : il s'agissait d'atteindre, d'un seul élan, sans se préoccuper des voisins, l'objectif final : les 9e et 11e compagnies poussèrent donc droit devant elles, sur le bois des Ouvrages, égrenant sur leurs traces les groupes de nettoyage qui s'occupèrent de fouiller fossés, boqueteaux, chemins creux où s'abritait le Boche. La 10e atteignit, de son côté, la lisière est du bois de Hem, éparpillant aussi derrière elles ses nettoyeurs, puisque, sous prétexte d'économiser des forces, on imposait aux mêmes unités la double tâche de progresser au pas de charge et de nettoyer. Mais des coups de feu et des rafales drues de mitrailleuses éclataient de toutes parts et jusque dans le dos des premières vagues ; des silhouettes surgissaient du brouillard, coiffées d'un casque étrange. Étaient-ce des nôtres ? Etaient-ce des Anglais ?

C'étaient hélas! des Allemands. Leurs troupes, qui n'avaient pas été inquiétées par notre artillerie durant la nuit précédente, étaient au coude à coude dans les tranchées très peu détruites, et leurs unités de contre-attaque, rassemblées intactes à quelque distance de la première ligne, étaient prêtes à s'élancer et à saisir, comme dans un piège à ressort, les éléments qui auraient pu percer.

Plus à gauche le bataillon Roullet, du 23e, dont la position de départ était en retrait sur celle du 3e bataillon, avait été fauché par les mitrailleuses sur le glacis qui précédait le bois de Hem. Il n'avait pas pu en aborder même la lisière et, de toute la partie nord non nettoyée, sortaient des grenadiers boches qui prirent à revers la 10e compagnie. D'autres prirent de flanc la 11e, qui les chargea héroïquement, mais vit tous ses officiers tomber successivement sous les balles. La ge, elle aussi, était découverte sur son flanc droit, car le deuxième bataillon avait été arrêté, comme nous le verrons ensuite. Prise sous les feux de front du bois Croisette et les feux de flanc du bois du Ver, elle tournoya. Les Allemands s'infiltraient, dans le brouillard, entre le peloton d'assaut et les deux sections laissées au nettoyage delà carrière en pipe et delà station. Impossible de se voir, tant la brume était épaisse, et de se prêter un mutuel appui. Les mitrailleuses, placées en échelon sur les flancs, ne pouvaient pas tirer à travers ce voile opaque. En quelques minutes, comme un navire disloqué par la tempête, le bataillon fut submergé par les contre-attaques. Le capitaine Piébourg rallia, entre la corne du bois de Hem et la Carrière en pipe, les éléments restés autour de lui. Il fut blessé et passa le commandement au capitaine adjudant-major Martin. Un peloton de la 2e compagnie accourut à la rescousse ; avec lui et avec les deux dernières sections de nettoyage de la IOe compagnie et une de la 11e, on chercha à rejoindre les premières vagues, mais une barrière de mitrailleuses arrêta la progression ; les Allemands cherchaient même à s'infiltrer, à gauche, dans le trou produit par l'arrêt du 23 e, pour cerner ce qui restaitdu bataillon : un peloton de la 2e compagnie les arrêta. Les débris du 3e bataillon, accrochés en flèche jusqu'au 3 septembre à la corne du bois de Hem et à la Carrière en pipe, allaient permettre au reste du régiment, comme nous allons le voir, de manœuvrer par le flanc l'ouvrage de Tatoï et de l'emporter après cinq jours de lutte.

A droite, le 2e bataillon (commandant Thouzelier), parti à l'heure « H » avec une résolution magnifique, s'était heurté à l'ouvrage de Tatoï énergiquement détendu et au feu meurtrier des mitrailleuses ennemies qui crachaient la mort sans arrêt. Malgré cela, les premières sections, commandées par le lieutenant Dementhon et l'aspirant Sèbe, pénétrèrent dans le fortin en même temps que les éléments de la 7e y arrivaient par le Sud. A ce moment les deux chefs de section de la 6e furent tués ; le sergent Cruiziat de la 7e fut blessé par les ennemis qui l'entouraient ; le sous-lieutenant Laforce reçut une forte commotion par l'explosion d'un obus. Les Allemands, contre-attaquant à la grenade, réussirent à mettre leurs mitrailleuses en action, et nos hommes durent refluer du fortin vers la tranchée de départ. En vain le capitaine Dumont essaya d'y pénétrer avec les deux autres sections de la 6e compagnie. En vain le lieutenant Oudot, bien que blessé, pénétra à son tour dans le ravin au nord du fortin où il fit quelques prisonniers. Les mitrailleuses obligèrent à reculer. On ne put que se cramponner dans la carrière entre le fortin et la tranchée de départ et sur le mouvement de terrain qui séparait les deux ravins, réunissant le fortin aux carrières du 3e bataillon. Le brouillard qui se levait montrait les ouvrages de Tatoï garnis d'ennemis. Nos mitrailleuses et nos canons de 37 purent alors entrer en action, permettant à nos éléments avancés de gratter la terre et de s'abriter.